BLACKFACE, LES ERREURS STUPÉFIANTES DE LÉA SALAMÉ

Présentée par Léa Salamé, l’émission culturelle Stupéfiant portait ce 22 janvier sur la liberté d’expression et ses limites. Dans ce contexte, le reportage a évoqué notamment la campagne du CRAN sur le blackface.

(voir à partir 54’50, la rediffusion de l’émission Stupéfiant du 22 janvier 2018 en cliquant ici)

Nous avons noté au moins 1 aspect positif dans cette séquence. Le journaliste, Gabriel Garcia, a souligné « l’efficacité » du CRAN, qui a réussi mainte fois à obtenir gain de cause.
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De nombreux auteurs de blackfaces ont finalement présenté leur excuses et retiré leurs visuels après intervention des militants, qui ont réussi à imposer cette thématique dans l’espace public. Par ailleurs, comme l’a signalé le reportage, le CRAN est en relation directe avec les instances de l’Onu, qui devraient rendre une décision dans les semaines à venir.

Cependant, trois erreurs au moins doivent être signalées:

Tout d’abord, le reportage affirme que le blackface est originaire des Etats-Unis. C’est faux, et Louis-Georges Tin avait d’ailleurs insisté sur ce point lors du tournage. On a tendance à croire que ces questions sont une importation d’Amérique, alors que les premières manifestations du phénomène datent du 17e siècle, et se trouvent en Europe. Il est dommage que le reportage ait accrédité l’idée qu’il s’agirait d’un problème étranger, ce qui est totalement faux.
voir Blackface: HISTOIRE
voir Blackface: PHILOSOPHIE
voir Blackface:DROIT

Deuxième erreur. Les journalistes ont été manipulés par Philippe Savoir, ou complices du photographe. En effet, l’artiste qui a réalisé le clip du groupe Polaroïd 3 affirme dans le reportage que ses œuvres, dans lesquelles il pose nu, grimé de noir en adoptant des poses simiesques (non montrées à l’écran), n’ont rien à voir avec le blackface. Or il suffit d’aller sur son site pour voir son port-folio qui s’intitule…
« Blackface »
Portofolios Blackface Phillipe-Savoir
(Cliquez ici pour voir le site internet nommé Blackface du port-folio de Phillipe Savoir)
Il est étonnant que des journalistes professionnels aient pu être aussi facilement roulés dans la farine.

Troisième erreur. Les journalistes sont passés à côté du problème le plus important dans ce domaine ces dernières années, le blackface réalisé par des policiers du Kremlin-Bicêtre en 2014.
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(voir CP: Victoire contre le Blackface Policier) 
Ceux-ci s’étaient « déguisés en noirs », en imitant des orangs-outans. Les photos avaient été diffusées sur Facebook, et après la saisine du CRAN et de la Brigade Anti Négrophobie, le Défenseur des droits avait condamné cette pratique, et demandé au ministère d’appliquer des sanctions. M. Colomb s’y est refusé. Il y a là, évidemment, un sujet central, dans la mesure où le ministre de l’intérieur protège les auteurs d’un acte raciste, reconnu comme tel par M. Toubon.
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(voir la Décision du Défenseur des droits n° 2017-086, du 21 mars 2017) 
« Or, chose étonnante, les journalistes ont écarté ce cas central, dont le président du CRAN leur avait pourtant longuement parlé. Alors qu’elle faisait l’éloge de la liberté d’expression, se pourrait-il que Léa Salamé ait eu peur d’importuner le ministère de l’Intérieur? L’émission de France 2 serait-elle retombée à l’âge de l’ORTF ? » a conclu Ghyslain Vedeux administrateur du CRAN.

Contacts :
Louis-Georges Tin, 0619454552 tin@le-cran.fr
Ghyslain Vedeux, 0652110034 messy@hotmail.fr

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